Lenovo a dévoilé le Phab2 Pro, premier smartphone supportant Tango, le mystérieux projet lancé officiellement par Google en 2014. La presse mondiale était sur place pour assister à l’évènement et poser leurs mains avides sur cette phablette. Essayons de résumer les retours sur ce premier smartphone capable de remplacer un mètre ruban !
Design : ce n’est pas la taille qui compte, mais quand même
Avec d’être le premier-né (commercial) du Projet Tango, le Phab2 Pro est avant tout un smartphone. Un peu grand, peut-être, mais un smartphone comme les autres quand même. Il est donc important de s’attarder sur les caractéristiques habituelles que l’on peut regarder sur un téléphone actuel.
Et le premier mot qui ressort lorsqu’on parle de cette phablette, c’est « énorme ». Avec son écran Quad HD IPS de 6,4 pouces, il intimide tous ceux qui l’ont pris en main. Engadget va jusqu’à dire que « l’imaginer comme smartphone quotidien est juste absurde ». Une photo de TechRadar montre même que ses dimensions se rapprochent de la tablette du Projet Tango vendue aux développeurs, obligeant une utilisation à deux mains. C’est d’ailleurs là certainement l’un des plus gros problèmes que rencontrera Lenovo en Occident, mais il fallait bien réussir à faire rentrer dans ce téléphone toutes la panoplie de capteurs nécessaires à Tango et PhoneArena se permet de préciser que « ce n’est pas inconfortable du tout à tenir en main », un avis d’ailleurs partagé par plusieurs, dont BGR.
En dehors de ce problème évident de dimensions, toutes les rédactions semblent unanimes : le Phab2 Pro est bien fini avec son design unibody en aluminium. PCMag se permet néanmoins d’avancer timidement qu’il « n’est peut-être pas aussi solide qu’un HTC 10 ». On attend de l’avoir en main pour confirmer ou non ce jugement qui n’a apparemment pas d’écho dans le reste de la presse spécialisée. Le dos est par ailleurs légèrement incurvé pour faciliter – un peu quand même – la prise en main, et l’écran est 2,5D, ce qui est presque devenu un standard sur les téléphones ayant un minimum de prétention afin de donner une impression de borderless.
Écran : l’ami du multimédia
L’écran justement, avec sa taille géante, n’a pas pour unique but de servir de support à Tango. Comme dit précédemment, il s’agit là d’une phablette, et l’écran servira également à tous les usages quotidiens, et plus particulièrement au visionnage de films. « Jouer à un jeu ou regarder un film sur le Phab 2 Pro pendant des heures promet d’être une friandise visuelle », s’avance TechRadar.
Avec sa résolution à plus de 450 PPP, ses bons angles de vision – selon PCMark – et son affichage « Assertive Display » s’adaptant aux conditions ambiantes et au contenu regardé, l’écran du Phab2 Pro semble convenir à ceux qui l’ont essayé, personne ne s’étant réellement attardé dessus, se contentant d’un simple acquiescement de routine. Écran ? C’est bon, check !
Logiciel et Tango : le grand flou
Si certains parlent de l’avenir ou de révolution dans la téléphonie mobile, il faut s’avouer qu’aucune review étrangère n’arrive à nous donner plus envie qu’auparavant. Il faut dire, pour la défense du Phab2 Pro et de Tango, qu’ils ont eu droit à une version bêta du logiciel, possiblement encore incomplète, et bien évidemment vide des nombreuses applications que pourront créer à l’avenir les développeurs tiers. La partie logicielle est basée sur Android 6.0 Marshmallow, et décorée de l’interface maison de Lenovo.
Le potentiel de cette technologie est indubitablement excitant.
Que tout soit bien clair : Tango est en soi impressionnant techniquement. Grâce aux nombreux capteurs embarqués, le Phab2 Pro semble, selon les dires de la presse présente sur place, bien plus efficace que les expériences de réalité augmentée aperçues jusque là et utilisant généralement une, voire deux caméras au mieux (autres smartphones, Nintendo 3DS, PSVita…). Tous se disent surpris de sa précision, de sa capacité à mettre à l’échelle correctement les objets virtuels, ou encore de la persistance correcte des objets lorsque l’on se meut dans la pièce.
Malheureusement, les utilisations présentées restent assez limitées pour le moment, mais aussi très moches. Faire apparaître des dinosaures sur son écran n’a rien de nouveau, Sony le fait déjà dans les filtres photo de ses Xperia depuis plusieurs années déjà, et si leur positionnement est plus précis ici, les créatures préhistoriques n’en sont pas plus belles pour autant. Quant à la mesure des meubles et leur déplacement dans la pièce, TechRadar rappelle à juste titre que « oui, c’est cool […], mais vous cherchez de nouveaux meubles souvent, vous ? ». Acheter un téléphone à 500 dollars juste pour cela semble disproportionné.
Le meilleur résumé de la situation est d’ailleurs donné par BGR : « Après avoir passé une demi-heure avec le téléphone, je ne suis toujours pas entièrement convaincu par son utilité, mais le potentiel de cette technologie est indubitablement excitant ».