Vendredi dernier, le Département du Commerce américain a ajouté Huawei à la « Liste des Entités », alias la liste noire. Essentiellement, cela signifie que les entreprises américaines sont interdites d’exporter du matériel et des logiciels vers Huawei. Quelques jours plus tard, l’impact de cette situation s’est fait pleinement sentir.
Au cours du week-end Google a suspendu l’accès de Huawei à ses services – Huawei peut toujours utiliser Android AOSP, mais pas le Play Store ou d’autres services gérés par Google. Les dispositifs existants continueront de fonctionner et recevront même des mises à jour de sécurité.
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Lundi, les États-Unis ont décidé de retarder l’interdiction de 90 jours. Quelques jours plus tôt, Huawei avait annoncé qu’elle avait accumulé suffisamment de puces et de composants vitaux pour durer trois mois. Il n’est pas clair si cela signifie que l’entreprise peut continuer à vendre des téléphones à court terme.
Les Honor 20 et 20 Pro ont été annoncés mardi, mais aucune date de sortie n’a été fixée. Le même jour, le Huawei Mate 20 Pro a été retiré du programme bêta d’Android 10 Q, de sorte que les mises à jour majeures du système d’exploitation sont en attente (là encore, les mises à jour de sécurité devraient continuer à être publiées).
Mercredi, ARM a coupé les ponts avec Huawei. Les chipsets Kirin de la société utilisent des cœurs ARM à la fois pour le CPU et le GPU (Cortex et Mali), les designs ARM sont également utilisés dans les chips réseau 5G de la société.
Jeudi, TSMC a annoncé qu’elle continuera à fabriquer des chips Huawei. En outre, une source a dit à la BBC que le Kirin 985 n’est pas affecté par l’interdiction, du moins pas directement. Indirectement, il n’y a pas de téléphone pour l’installer (le Mate 20 aurait probablement été le premier modèle de la puce 985).
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Si les États-Unis retirent Huawei de la liste noir dans les prochaines semaines, tout devrait revenir à la normale. Eh bien, pas tout à fait – Huawei va certainement intensifier ses efforts pour réduire sa dépendance vis-à-vis du matériel et des logiciels américains. Il travaille déjà sur un système d’exploitation en interne.
Si l’interdiction est maintenue plus longtemps, Huawei en souffrira certainement et il pourrait être difficile de s’en remettre – ses rivaux s’approprieront rapidement toute part de marché perdue en dehors de la Chine. Huawei perdra des revenus.
Et s’il faut plusieurs mois pour résoudre ce problème, les affaires de Huawei à l’extérieur de la Chine pourraient être terminées. De toute évidence, l’entreprise continuera d’exercer ses activités dans son pays d’origine. Toutefois, ses activités à l’étranger dans le domaine des smartphones, des ordinateurs portables et des équipements réseau pourraient ne pas se redresser.
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Voici un bref aperçu des autres entreprises qui ont stoppé des expéditions à Huawei. L’entreprise peut trouver des alternatives locales (par exemple des écrans BOE), mais il sera difficile de tout remplacer.
EE lance le premier réseau 5G au Royaume-Uni le 30 mai, mais a abandonné son projet de vente de téléphones 5G Huawei. Vodafone a également mis en pause les pré-commandes pour le Huawei Mate 20 X (5G). Les opérateurs japonais KDDI, NTT Docomo et SoftBank ont retardé le lancement des nouveaux téléphones Huawei (d’ailleurs, SoftBank possède ARM).
Huawei a été expulsé de l’Association SD, ce qui signifie qu’elle ne peut pas sortir de nouveaux modèles avec une fente microSD. Elle a son propre format de carte NM, mais celles-ci sont fabriquées par Toshiba et Toshiba vient d’arrêter les livraisons à Huawei.
Panasonic a également suspendu le commerce avec Huawei. Intel, Qualcomm, Xilinx et Broadcom ont également stoppé les ventes à Huawei. Cela nuit non seulement à l’activité smartphone de l’entreprise, mais aussi à l’exploitation de ses PC et serveurs.
Le fabricant de mémoire Infineon aurait également coupé les ponts avec le fabricant de smartphones, mais l’entreprise l’a nié.
Huawei proteste contre la décision du ministère américain du commerce et affirme qu’il a mis en place des plans de sauvegarde. Cependant, il s’est passé beaucoup de choses en l’espace d’une semaine et cela a fait mal non seulement à Huawei mais aussi à ses partenaires américains.