Faire ses courses, payer ses factures, acheter ses médicaments, prendre les transports publics ou tout simplement présenter ses papiers d’identité, est désormais plus facile. Il suffit d’avoir un rectangle en plastique que l’on range dans notre portefeuille.
La carte à puce est en train de gagner le quotidien des Algériens! Faire ses courses, payer ses factures, acheter ses médicaments, prendre les transports publics ou tout simplement présenter ses papiers d’identité, est désormais plus facile. Il suffit d’avoir un rectangle en plastique que l’on range dans notre portefeuille! Ce cliché montre la révolution qu’est en train de connaître le pays ces dernières années, à savoir celle du numérique. Le summum de cette révolution a été atteint en ce mois d’octobre 2016 avec le lancement officiel du E-paiment. Le rêve de millions d’Algériens est devenue réalité. Ils peuvent désormais faire des achats en ligne ou payer leurs achats avec leur carte bancaire qui ne servait qu’à retirer de l’argent au distributeur. Maintenant, plus besoin des grosses liasses dans les poches et la «chkara» pour faire ses achats, il suffit d’avoir ce bout de plastique et le tour est joué.
Il est même possible de payer ses factures ou faire ses courses sans se déplacer et ce 7 jours sur 7, 24h sur 24, et toujours grâce à cette carte magique! On ne parlera bientôt plus de se vider les poches, mais de chauffer sa carte pour exprimer une grosse dépense. Un changement de langage qui doit accompagner un changement de nos habitudes où les cartes à puces seront nos plus fidèles amies. Car, il faut rappeler que le lancement de ce paiement électronique est arrivé au même moment que la grosse opération de délivrance de la nouvelle carte d’identité biométrique, dont la demande se fait sans se déplacer et directement sur Internet. Il suffit juste d’avoir un passeport biométrique. Les Algériens commencent donc à enterrer leur bonne vieille «khadra», comme ils la nomment affectueusement en référence à sa couleur verte criarde pour la remplacer par une plus moderne et esthétique. Fini la fiche cartonnée très ringarde que l’on a du mal à ranger dans la poche, on est à l’époque 2.0 avec une carte en polycarbonate que vous aurez dans votre poche ou dans votre sac.
Cette petite carte ultra-sécurisée est équipée de deux puces. Dans la première, il est enregistré l’identité de la personne, ses empreintes… La deuxième regroupe tous les éléments d’information comme la nationalité, le groupe sanguin, le numéro d’identification national. Grâce à elle, l’administré peut obtenir tout document administratif sans avoir, pour cela, à présenter une série de pièces justificatives. Il suffit de la présenter pour retirer n’importe quel document d’état-civil. Une vraie révolution qui contribuera à ancrer encore plus la carte dans nos moeurs. La carte d’identité sera d’ailleurs bientôt suivie du permis de conduire biométrique qui sera de la même forme. Lui aussi contribuera à mettre l’Algérie à la…carte! Une révolution qui devrait se faire rapidement du fait que les citoyens se sont déjà accommodés à ce type d’objet. D’abord, dans les transports publics avec les cartes à puce pour les abonnements de tramway, bus Etusa et métro. Mais surtout avec la carte «Chifa». Une carte qui prend soin de la santé des citoyens. L’équivalent de la carte «vitale» en France, une première en Afrique qui permet d’acheter ses médicaments sans débourser de l’argent. Il suffit juste de présenter cette carte.
C’était l’exploit qu’avait réussi, en 2008, l’actuel ministre de la Justice, garde des Sceaux Tayeb Louh, lorsqu’il était ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Il avait ainsi intégré la culture de la carte numérique chez les citoyens, mais surtout donné le coup de starter de la révolution numérique du service public et sa dématérialisation. Il a dans ce sens balisé le terrain aux changements que l’on est en train de vivre maintenant. Il faut dire qu’en à peine trois ans, la modernisation de l’administration a fait un bond de 30 ans. Le gouvernement a réussi à réduire, en l’espace d’une année, les documents de l’état civil de 36 à même pas une dizaine. Il faut aussi rappeler le «bonheur» qu’a apporté aux Algériens l’informatisation des services de l’état civil, et la création du fichier national des actes de naissance. Alléluia! Avec cette procédure que l’on peut aisément qualifier de miraculeuse, les citoyens n’ont plus besoin de se déplacer sur leurs lieux de naissance pour récupérer leurs actes de naissance numéro12. Depuis n’importe quel service d’état civil, de n’importe quelle APC du pays, ils peuvent retirer leur acte de naissance qui leur est imprimé en quelques minutes. Fini donc les longs déplacements au «bled», très très lointain pour certains citoyens afin de récupérer ces fameux sésames.
Cerise sur le gâteau, ces actes de naissance sont valables pour dix ans. L’obtention du certificat de nationalité est aussi devenue très facile, grâce à la modernisation du secteur de la justice que mène Tayeb Louh en parallèle à celui de l’administration. Tout comme le casier judiciaire qui ne prend que cinq minutes pour être délivré à la faveur de la mise en place de la Banque nationale centrale des données du casier judiciaire. Ces deux documents peuvent même être retirés sur Internet. Véritable calvaire il n’y a pas si longtemps que cela, la délivrance de documents d’état civil est presque devenue une partie de plaisir…