L’on estime que “l’augmentation de la TVA ne sera presque pas ressentie par le consommateur, mais ne manquera pas d’impacter les opérateurs s’ils venaient à supporter cette hausse”, comme l’a préconisé la ministre.
La ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Houda-Imane Faraoun, n’est visiblement pas gênée de se mettre en porte à faux avec les règles de la fiscalité, elle qui adressait, lundi dernier, un appel aux opérateurs en ces termes : “Il faut supporter l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée introduite dans la loi de finances 2017 et ne pas la répercuter sur les consommateurs.”
Devant l’irrationalité d’une telle démarche, les opérateurs se retrouvent dans une situation embarrassante, eux qui étaient censés jouer le rôle de collecteurs comme c’est le cas pour toute autre entreprise du pays. Un responsable de Djezzy a soutenu à ce propos : “Nous sommes en train d’étudier l’impact de ces mesures sur nos comptes sur une base annuelle. Nous chercherons, en accord avec nos actionnaires, à éviter des conséquences négatives pour nos clients, mais nous savons déjà que nos comptes vont en souffrir.”
Sollicité également, Mobilis n’a pas daigné répondre, mais certaines sources nous ont indiqué que “l’opérateur a déjà fait une note d’application de la taxe, notamment sur le Post paid”. Du côté d’Ooredoo, on estime qu’“il va sans dire que l’augmentation de la TVA prévoit notamment une hausse sur l’internet du mobile et le rechargement.
En clair, il a été décidé “d’augmenter la TVA sur la téléphonie voix et Data (internet) ainsi que sur les terminaux (téléphones et modem) vendus par les trois opérateurs qui activent sur le marché. Pour les terminaux, la TVA, alors fixée à 17%, passe à 19%. Pour les communications téléphoniques mobiles, la TVA pour les abonnements (Post paid) passe également de 17 à 19%, alors que la taxe sur le produit internet (3G et 4G) passe de 7 à 9%”, nous a indiqué un spécialiste dans le domaine estimant que “l’augmentation ne sera presque pas ressentie par le consommateur, mais ne manquera pas d’impacter les opérateurs dans leurs résultats globaux s’ils venaient à supporter cette hausse de TVA”. Et d’ajouter : “Les opérateurs pourraient aussi recourir à certains subterfuges pour contourner cette contrainte, comme réduire les avantages concédés jusque-là à la clientèle algérienne.”
Résultat final, la ministre qui croit avoir trouvé la solution idoine n’aura fait que “pénaliser” le client et mettre “mal à l’aise” des opérateurs qui contribuent fortement au PIB du pays, partant du principe que “ces entreprises font beaucoup de bénéfices”, comme déclaré lundi par la ministre. “Je dis que ce n’est que maintenant que le secteur est normalement taxé”, a-t-elle affirmé, en réponse à ceux qui trouvent que “ces taxes sont trop lourdes”